La principale cause d’échec de l’expatriation et les clés pour réussir

Savez-vous ce que la recherche identifie comme la première cause d’échec de l’expatriation?

Ce n’est pas la performance de l’employé au travail. C’est la difficulté pour le partenaire à s’adapter à la nouvelle vie à l’étranger.

Cette réalité a conduit de plus en plus d’études à se pencher sur l’expérience des conjoints d’expatriés et sur les ressources pouvant les aider à réussir leur adaptation.

L’expatriation concerne toute la famille

Pour les entreprises, le premier point essentiel à comprendre est que l’expatriation impacte l’ensemble du système familial, et pas seulement l’employé.

Tandis que le professionnel expatrié doit s’adapter à un nouvel environnement de travail et à une culture professionnelle différente, son conjoint fait face à des ajustements culturels et personnels tout aussi importants — et souvent plus constants.

Le conjoint devient généralement responsable de la gestion de la logistique quotidienne : installation du foyer, scolarité, soins de santé, vie communautaire… et cela en perdant simultanément une grande partie de son réseau de soutien précédent : famille, amis, habitudes et repères culturels.

À cela s’ajoute que le conjoint en poste est souvent accaparé par de longues heures de travail et des exigences professionnelles accrues, laissant moins de temps pour apporter un soutien émotionnel et pratique.

Le changement d’identité du conjoint accompagnateur

Le défi le plus profond réside peut-être dans la transformation identitaire que vivent de nombreux conjoints.

• Identité sociale : s’adapter à de nouveaux groupes, construire des amitiés et trouver des communautés partageant ses valeurs et son mode de vie peut être éprouvant. Le risque est de ne jamais se sentir pleinement accepté, ou de devoir ajuster son identité pour « rentrer dans le moule ».

• Identité professionnelle : beaucoup de conjoints abandonnent leur carrière pour suivre leur partenaire à l’étranger. Même si ce choix est pleinement assumé, il a des conséquences : dépendance financière, changement dans la répartition des rôles au sein du foyer, et impact émotionnel lié à la perte de reconnaissance professionnelle et d’autonomie.

Pour les femmes en particulier, le passage du statut de professionnelle active à celui de conjointe au foyer peut susciter des sentiments ambivalents. Certaines vivent un deuil de leur carrière, tandis que d’autres embrassent ce nouveau rôle mais s’inquiètent des conséquences à long terme sur leur CV. Les opportunités d’emploi à l’étranger peuvent également être limitées par la réglementation, des écarts de rémunération ou des déménagements fréquents.

S’épanouir grâce à la redéfinition de soi

Les conjoints qui s’épanouissent le plus sont souvent ceux qui perçoivent l’expatriation comme une opportunité de se réinventer. Ils explorent de nouvelles voies :

• reprendre des études,

• créer une entreprise,

• développer un projet créatif,

• ou construire de nouveaux réseaux porteurs de sens.

Cette approche rejoint les principes de la théorie de l’autodétermination, qui met en évidence trois besoins psychologiques fondamentaux pour le bien-être :

• Autonomie – se sentir en contrôle de ses choix et de ses actions,

• Compétence – se sentir capable et efficace,

• Relation – se sentir connecté et appartenir à une communauté.

Lorsque ces besoins sont satisfaits, l’adaptation est facilitée et l’expérience d’expatriation devient beaucoup plus enrichissante.

Le rôle des employeurs

Pour que l’expatriation soit véritablement réussie, les entreprises doivent reconnaître le rôle crucial du conjoint. Parmi les mesures efficaces :

• Impliquer le conjoint dans le processus de décision avant le départ,

• Proposer une formation culturelle et une orientation,

• Fournir un soutien logistique et émotionnel,

• Faciliter l’accès à des réseaux et à des opportunités de développement personnel.

Conclusion

L’expatriation n’est pas seulement un déplacement professionnel — c’est une transformation familiale. La réussite dépend autant de la capacité de l’employé à s’adapter au travail que de celle du conjoint à construire une vie pleine de sens et d’épanouissement à l’étranger.

Lorsque les deux partenaires sont préparés, soutenus et alignés dans leurs attentes, l’expatriation peut se transformer d’une source de stress en une opportunité de croissance, de découverte et de résilience.