Comprendre l’anxiété : pourquoi elle survient et comment apaiser son système nerveux
- Anne-laure Renard
- 1 oct.
- 3 min de lecture

L’anxiété n’est pas une faiblesse ni un défaut. C’est une réponse automatique de survie déclenchée chaque fois que notre cerveau perçoit un danger.
Le mot clé ici est perçoit. Notre cerveau ne fait pas la différence entre une menace réelle et la simple pensée d’un danger. Imaginer un futur stressant — par exemple craindre de ne pas remplir ses objectifs au travail et de perdre son emploi — suffit à déclencher la même alarme que si le danger était déjà là.
Ce qui se passe dans le cerveau et le corps pendant l’anxiété
Au centre de ce mécanisme se trouve une petite glande très puissante : l’amygdale. Lorsqu’elle détecte une menace, elle alerte l’hypothalamus, qui active alors la réaction de fuite, combat ou sidération.
Pour maximiser nos chances de survie, le corps réorganise rapidement ses ressources :
Les systèmes jugés « non essentiels » (digestion, reproduction, immunité) se mettent en pause.
La respiration devient rapide et superficielle pour alimenter les muscles en oxygène.
Le cœur s’accélère pour pomper plus de sang.
Les muscles se contractent, prêts à réagir.
Ces sensations désagréables — palpitations, souffle court, tension musculaire — ne sont pas aléatoires. Elles préparent le corps à se défendre, fuir ou se figer face à une menace perçue.
En parallèle, le cortex préfrontal — la zone du cerveau dédiée au raisonnement et à l’analyse — se met en veille pour économiser de l’énergie. Voilà pourquoi il est si difficile de « raisonner » quelqu’un en pleine crise d’anxiété.
Pourquoi calmer le système nerveux est essentiel
Si le système nerveux reste trop longtemps en état d’alerte, les effets s’accumulent et entraînent :
des troubles digestifs,
une baisse de l’immunité,
des tensions musculaires chroniques,
une fatigue persistante.
Apprendre à ramener le corps à un état de sécurité est donc essentiel — non seulement pour gérer l’anxiété sur le moment, mais aussi pour préserver la santé et le bien-être à long terme.
5 façons efficaces d’apaiser l’anxiété
1. Activités cardio
Course, vélo, danse, padel, boxe, tennis… Tout ce qui accélère le rythme cardiaque aide à « brûler » l’adrénaline et à rétablir l’équilibre. Ces activités sont particulièrement efficaces en cas de réaction de fuite ou de combat (moins accessibles en cas de sidération). Elles libèrent aussi des endorphines, hormones naturelles du bien-être.
Astuce : choisissez une activité que vous aimez vraiment !
2. Libération par le son
Chanter, pleurer, rire, crier dans un oreiller… Tous ces gestes déchargent la tension accumulée dans le système nerveux. La musique peut également être apaisante : préparez des playlists adaptées à vos besoins (détente, énergie, réconfort).
3. Activités de concentration
Des tâches simples qui demandent de l’attention sans réflexion intense permettent de détourner le système nerveux : cuisiner, jardiner, colorier, faire un puzzle, bricoler, ranger…Astuce : cela doit rester un moment agréable, pas une corvée.
4. Relaxation corporelle
Respiration profonde, méditation, yoga, Pilates, massage… Ces pratiques envoient un signal direct de détente au corps. La respiration est utile sur le moment, tandis que le yoga ou le Pilates sont très efficaces pour libérer les tensions liées à la sidération.
5. Le réconfort
Le contact humain ou animal apaise immédiatement. Parler avec une personne de confiance, demander un câlin, caresser un chat ou un chien, ou même s’enlacer soi-même rassure le système nerveux et rétablit un sentiment de sécurité.
Votre plan d’action
Il n’existe pas de solution unique. Certaines techniques — comme la respiration — s’utilisent immédiatement, tandis que d’autres — comme le sport ou le yoga — sont plus efficaces lorsqu’elles deviennent une habitude.
L’essentiel est de trouver ce qui fonctionne vraiment pour vous et qui vous aide à relâcher la tension.
En apprenant à apaiser votre corps, vous ne réduisez pas seulement l’intensité de l’anxiété : vous récupérez plus vite, vous évitez son accumulation, et vous diminuez la fréquence des crises.



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